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Ça va passer …

Ça va passer …

Le 30 août prochain, Julie Vallières se joindra aux coureurs du Centre de crise de Québec et prendra part au 42,2km du Marathon SSQ Lévis-Québec. Une femme active et déterminée à aller de l’avant! Elle raconte ici son parcours et aussi la force qu’elle a su trouver en brisant le silence lié à la peur du jugement face à la maladie mentale.

Merci Julie pour ton message d’espoir, ton courage et ta détermination! Et aussi, bon entrainement!

Bonjour, je m’appelle Julie et j’ai 42 ans. Je vis ma première dépression majeure à seulement 23 ans. Je suis alors dans un endroit très noir, si noir que la vie ne compte plus pour moi. Durant plusieurs années, les périodes de rechutes et de rétablissement alternent malgré les antidépresseurs prescrits.

Je suis à la recherche d’une solution pour mieux maitriser mon anxiété lorsqu’une amie me suggère « la course ». J’ai adoré mon expérience ! Et en août 2001, je cours mon premier marathon, « Le Marathon des Deux Rives ». De 1998 à 2013, ma santé mentale se porte relativement bien malgré quelques automnes un peu plus difficiles. Pendant ces 15 années, de belles choses m’arrivent : mariage et arrivée de trois beaux enfants en santé.

Je suis capable de bien gérer mon anxiété et je ne souffre pas de dépression. Je cours régulièrement et je suis persuadée que la course  m’aide énormément à surmonter mon stress. En 2011, je ressens des symptômes d’anxiété et de dépression lors de mon retour au travail après mon troisième enfant. Avec mon travail à temps plein et mon rôle de mère, la course n’a plus de place dans mon horaire. Les trois années suivantes sont difficiles. Ma confiance perd en solidité. Je doute de tout ce que je fais, une vraie torture…

En 2013, j’enseigne dans une nouvelle école. L’année scolaire débute bien, j’ai de bons cours et de bons élèves mais mon anxiété est de retour en force. Un beau matin d’octobre, le 21, je m’en souviens encore ; impossible d’aller travailler. L’anxiété, la fatigue et la dépression me paralysent.

Exténuée de vivre dans une « prison mentale » où la honte, la souffrance et la culpabilité résident en permanence, je décide de me libérer une fois pour toute. De retour au travail, je prends mon courage à deux mains et j’explique à mes élèves la raison de mon absence. Je raconte mon histoire. Pour la première fois de ma vie, je me sens capable d’être honnête avec moi-même et avec les autres à propos de ma maladie mentale. 

En août 2014, je passe par Lévis avec ma petite famille. Le Marathon des Deux-Rives est en pleine action. Je me tourne vers mon mari, Jean-Sébastien, et j’affirme : « Je serai de la course l’an prochain, c’est assuré! ». Nouveau passage à vide fin octobre 2014, j’ai l’impression que mon rêve s’effondre. Je doute de moi dans l’exercice de tous mes rôles : enseignante, mère, épouse. Ma confiance est inexistante et une grande tristesse m’envahit. Mes trois enfants et mon époux sont ma motivation pour guérir.

Une visite à l’hôpital s’impose. Je suis admise trois semaines à l’unité psychiatrique pour dépression majeure. Aujourd’hui encore, je continue d’avoir un suivi toutes les semaines à la clinique externe de l’hôpital. Plusieurs évaluations ont conduit à un changement de diagnostic. Je souffre désormais de «  Bipolarité de Type 2. » Ma médication est ajustée en conséquence et je vois de très grands progrès.

Ainsi, j’ai le plaisir et l’immense bonheur de vous annoncer que oui, je serai de la course le 30 août prochain à Lévis-Québec pour faire le marathon de 42,2km! C’est ma façon de remercier les organismes qui m’ont aidée et qui m’aident encore.

Je choisis de courir en l’honneur du Centre de crise de Québec, organisation dont je suis très fière et reconnaissante pour l’aide apportée à un de mes proches. C’est une ressource essentielle pour aider les personnes qui, entre autre, souffrent d’une maladie mentale.

Par ce témoignage, je souhaite souligner le soutien que j’ai reçu de mes amis et ma famille pendant ces derniers mois. Je les remercie de me supporter dans cette démarche qui fait partie intégrale de mon rétablissement. Je veux, aussi, partager un message d’espoir aux personnes qui, malheureusement, trop souvent, souffrent en silence. Mon titre, « Ça va changer… », signifie que peu importe le moment que vous vivez, bon ou difficile, il n’est que temporaire. J’essaie toujours de trouver le positif dans chaque situation. Cette approche me fut très bénéfique dans les derniers mois et encore aujourd’hui.

Ensemble, brisons la stigmatisation pour guérir et sauver des vies! Merci de donner généreusement!!!

Sincèrement, Julie